Tumulus du Bois de Taviard.

Publié 17/10/2018 16:28:11 Modifier 11/07/2019 09:59:43 par 489945901
Il est situé dans un bois à environ 1400 m au sud-est du tumulus de la Rente-Neuve et à 1500 m à l'est du tumulus du Bois de la Jeune Ronce.
#Histoire #Tumulus #Hallstatt #Couchey
Période : -550 à -300 an

Situation


Il est situé dans un bois à environ 1400 m au sud-est du tumulus de la Rente-Neuve et à 1500 m à l'est du tumulus du Bois de la Jeune Ronce (Nicolardot, 2003, cf. inventaires p. 325).

Structure et état actuel


Nous avons retrouvé ce tertre (fig. 6) construit à l'aide de petits et moyens blocs calcaires. Il est « cratérisé » au centre presque jusqu'au sol naturel, et le bord nord-ouest de la butte porte les traces d’autres fouilles, postérieures à la première intervention centrale.

Fig. 6.
Photographie du tumulus du Bois de Taviard.
(Creux Saint-Hubert) (cliché B. Benoit).


Historique des fouilles


Grâce à E. Bertrand, nous savons qu’il a été exploré au début du XXe s. par P. Renard, avec la participation probable de Cl. Drioton. Dans son manuscrit, il mentionne : « ...Ce monument de 30 m de diamètre et de 4 m de hauteur, était un véritable charnier, mais une seule sépulture a donné un beau torque en bronze (Collection Drioton)... ». Il s'agit vraisemblablement du torque attribué à tort par G. Wamser au tumulus du Bois de la Jeune Ronce. Les fouilles de ce tertre étaient restées jusque là totalement inédites.
Lieu de dépôt du mobilier : inconnu.

Mobilier


Le manque d'informations précises concernant les fouilles et le mobilier rend difficile la datation des sépultures (Nicolardot, 2003, cf. inventaires p. 325).

Cependant, deux fibules protohistoriques inédites mises au jour sur la commune de Couchey sont figurées sur les planches de R. Bouillerot, sans que leur localisation précise ne soit indiquée par E. Bertrand. Elles pourraient provenir de ces fouilles. Cette hypothèse est cependant à considérer avec la plus grande prudence : il peut s’agir d’éléments recueillis dans un autre tumulus ou dans un habitat non précisé par P. Renard. Ces deux fibules inédites présentent un intérêt chronologique réel et il convient de les décrire en détail :

- Une fibule fragmentée en fer à timbale sur le pied (type F4 de Mansfeld) (fig. 7, n° 1). Long. : 30 mm.
Ce type de pied, que l'on retrouve aussi bien sur des exemplaires du Hallstatt final que de La Tène ancienne, ne permet pas en l'absence de ressort, de dater plus précisément cette fibule. Toutefois la section de l’arc en creux semble représenter un type caractéristique d’un horizon ancien du Hallstatt D3. Du point de vue morphologique, une comparaison existe avec une fibule mis au jour sur l’habitat du Mont Lassois à Vix (Côte-d’Or) (Chaume, 2001, pl. 8, n° 94). Lieu de dépôt : Musée Archéologique de Dijon.

- Une fibule ornithomorphe incomplète (fig. 7, n° 2). Long. : 37 mm.
Le pied terminé par une « tête de canard » au bec ouvert se recourbe en direction de l'arc creusé de trois crans autrefois garnis de corail. Les intervalles entre les cannelures sont décorés de fines stries parallèles.
Retrouvée en 1997 au Musée Archéologique de Dijon, cette fibule ressemble à l'exemplaire reproduit sur la planche de R. Bouillerot (fig. 7, n° 3), sauf au niveau du traitement de la tête. Ce dernier détail rendait délicate l’affirmation de sa provenance. Heureusement, l'archéologue dijonnais G. Grémaud a lui aussi dessiné (fig. 7, n° 4) les mêmes objets. Son dessin de la fibule, aux traits plus précis confirme qu'il s’agit bien de l’exemplaire de Couchey.
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Fig. 7.
Fibules protohistoriques découvertes sur la commune de Couchey.
1-2. J. -R. Bourgeois del., Musée Archéologique de Dijon ;
3. Raoul Bouillerot, d'après le manuscrit d'E. Bertrand, coll. P. Renard (1920) ;
4. croquis de la collection Renard, dessin G. Grémaud.

Les fibules ornithomorphes à « tête de canard », probablement produites en Italie du Nord, sont répandues au nord et à l'ouest des Alpes, ainsi que dans l'est de la France (Kruta, 2000, p. 158). Cependant, leur datation est difficile à préciser. Elles se rencontrent depuis le Hallstatt D2/D3 (seconde moitié du VIe s. av. J.-C. jusqu’à La Tène récente (seconde moitié du Ve s. av. J.-C.) (Feugère, Guillot, 1986, p. 196, 199-200). La plupart de ces fibules sont attestées dans des contextes datés du Hallstatt D3 / La Tène A ancienne (première moitié du Ve s. av. J.-C.), comme par exemple au « Camp du Château » à Salins (Jura) où deux exemplaires ont été mis au jour en association avec des fragments de coupe attique à figures noires (Piningre, Ganard, 2004, p. 252).

Dans le contexte régional, la fibule de Couchey s'apparente, par le traitement de la tête et les décors de stries sur l'arc, à l'exemplaire de Bragny-sur-Saône (Saône-et-Loire) daté par le fouilleur de la deuxième moitié du Ve s. av. J.-C. (Collet, Flouest, 1997, fig. 3).

Deux autres modèles du type « bec fermé » présentent les mêmes caractéristiques au niveau des décors sur l'arc : l'un provient de Bragny-sur-Saône (Feugère, Guillot, 1986, fig. 33, n° 14) et le second du camp de Chassey (Thevenot, 1997, fig. 4).

Référence électronique


Jean-Pierre Devaux, « L'environnement protohistorique du Mont Afrique : données inédites sur des fouilles de tumulus exécutées à la fin du XIXe s. et au début du XXe s. à Couchey (Côte-d’Or) », Revue archéologique de l'Est, Tome 56 | 2007, mis en ligne le 20 février 2009, consulté le 16 novembre 2015.

Auteur


Jean-Pierre Devaux, Archéologue amateur, 21 rue de la Combette, hameau de Domois, 21600 Fenay, © Tous droits réservés.

Lien vers les documents électronique originaux:


https://rae.revues.org/5236

Localisation +/- 4 mètres.



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