Tumulus de la Rente-Neuve
Publié 17/10/2018 16:59:05 Modifier 11/07/2019 09:58:29 par 489945901
Le tumulus est difficilement perceptible, à une trentaine de mètres environ d’un chemin qui relie les villages de Couchey et Flavignerot à proximité de la ferme de la Rente-Neuve.
#Histoire #Tumulus #Hallstatt #Couchey #FlavignerotPériode : -1600 à -300 an.
Situation et état actuel
Le tumulus est difficilement perceptible, à une trentaine de mètres environ d’un chemin qui relie les villages de Couchey et Flavignerot.
Il est situé à proximité de la ferme de la Rente-Neuve et à un kilomètre au sud-est de la pointe sud du Mont-Afrique.
À la fin du XIXe siècle, la plupart des terres agricoles de cette zone étaient couvertes de friches et de pâturages ovins (renseignement oral communiqué par G. Aubry).
Actuellement, le terrain est cultivé ou boisé.
Il y a encore une dizaine d’années, le tumulus portait les traces des anciennes fouilles.
Malheureusement, parce qu’il constituait une éminence gênante pour la culture, il a été entièrement nivelé au début des années 1990.
Son diamètre était de 30 m et sa hauteur de 1,60 m. Il avoisine deux petits tertres arasés, fouillés en 1938 par E. Guyot, à peine visibles de nos jours.
Historique des fouilles
Cette étude présente seulement le mobilier et la description du tumulus exploré une première fois à la fin du XIXe siècle par M. Golotte.
Il a été exploré avec méthode une seconde fois, vingt-cinq ans plus tard par E. Bertrand, R. Bouillerot et É. Socley.
Les fouilles ont été réalisées chaque dimanche d’avril 1921 à mai 1928.
Disposées sur les vestiges d’une construction (antérieure ?), cinq tombes (l’une cénotaphe) datées de l’Âge du Bronze moyen ont été mises au jour, alignées les unes contre les autres au centre du tertre (Ratel, 1961 ; Nicolardot, 2003, cf. inventaires p. 325).
Autour d’elles, se trouvaient une vingtaine de sépultures adventices contenant un mobilier datable du premier (Hallstatt final) et du deuxième Âge du Fer (La Tène ancienne).
Les limites des fouilles du tumulus, dans sa partie sud, n’ont pas été atteintes, car il fut impossible aux fouilleurs d’évacuer leurs déblais sur les cultures autour du monument.
Les matériaux furent rejetés sur les structures déjà explorées.
Ces différentes recherches montrent que la butte était construite à l’aide de blocs de pierres calcaires de petit et moyen module.
Le compte rendu en a été publié brièvement en 1925 (Bertrand et alii, 1925), mais c’est R. Ratel, qui en 1961, en fit la première publication d’envergure, consacrée en priorité aux dernières recherches (Ratel, 1961).
Toutefois le mobilier issu des fouilles, dessiné par E. Socley, n’a fait l’objet d’aucune description par Roger Ratel.
C’est pour cette raison que nous avons décidé de le publier.
Vers 1896, M. Golotte a exécuté deux « fouilles » en entonnoir d’une profondeur de 0,80 m sur le sommet et le bord ouest du tumulus.
Les déblais ont été rejetés sur le bord des excavations, comme il était d’usage à cette époque.
L’archéologue dijonnais É. Socley, sans doute présent lors des premiers coups de pioche sur le tertre funéraire, a photographié les principales étapes des fouilles.
En effet, parmi ses archives photographiques conservées au Musée Archéologique de Dijon, figurent trois clichés inédits que nous reproduisons ici.
L’un (fig. 3, n° 1) présente trois fouilleurs debout, avec en arrière-plan un imposant tumulus composé de pierres calcaires, comparable à celui de la Rente-Neuve.
Un doute subsiste toutefois : s’agit-il bien du même tumulus, ou nous trouvons-nous en présence d’un autre tertre ?
Cependant, son environnement naturel semble identique à celui décrit plus haut (friches, pâturages ovins).
Sur la seconde photographie (fig.3, n° 2) les mêmes fouilleurs (au centre M. Golotte ?) ont « cratérisé » le sommet du tertre.
Enfin, sur le dernier cliché (fig. 3, n° 3), on remarque une excavation supplémentaire.
II s’agit probablement du second sondage mentionné par R. Ratel à l’ouest du monument funéraire (Ratel, 1961, p. 177).
À l’évidence, les fouilles, exécutées dans l’esprit du XIXe siècle, avaient pour principal intérêt, aux yeux du fouilleur, d’exhumer de « beaux » objets.
Les recherches terminées, É. Socley a récupéré les restes osseux laissés par M. Golotte sur le bord du tertre. Il estime à quatre le nombre de squelettes exhumés.
Aucun des objets signalés ne peut maintenant être rattaché à une sépulture. Deux fibules du Hallstatt final, fragmentées, à double timbale du Type dp4 de Mansfeld (Ratel, 1961, p. 188, fig. 67), ont été retrouvées par É. Socley dans les déblais des fouilleurs.
Photographies des fouilles du tumulus de la Rente-Neuve (contre type-plaques, Musée Archéologique de Dijon).
Fig.3, N°1
Fig.3, N°2
Fig.3, N°3
Structure
Le massif du tertre était composé d’un amas de pierres d’origine locale avec un grand nombre de dalles plates posées à plat sur plusieurs rangées superposées.
Mobilier
Fig. 4.
Mobilier provenant de la Rente-Neuve découvert par M. Golotte (dessin É. Socley,d’après RATEL, 1961).
Mobilier provenant de la Rente-Neuve découvert par M. Golotte (dessin É. Socley,d’après RATEL, 1961).
Un fragment de bracelet en bronze de section rectangulaire ; décor de stries verticales séparées par des incisions en croix (n° 1). Hallstatt moyen-final.
Un bracelet fermé en bronze plein de section rectangulaire usé sur les bords latéraux ; décor de cercles pointés sur deux faces (n° 2). Ce bracelet est comparable aux exemplaires du Hallstatt final en Côte-d’Or : Darcey, tumulus de la « Combe Barré » (Maranski, 1992, p. 158, pl. 11, fi g. 2) ; Magny-Lambert, tumulus du « Montceau-Milon » (idem, p. 61, fig. 7) ; Minot, tumulus du « Guéret aux lièvres » (ibidem, p. 238, pl. 41, fi g. 5).
Un bracelet fragmenté en bronze creux ; fermeture par emboîtement ; décor de fines stries transversales (n° 3). Hallstatt fi nal.
Un bracelet filiforme en bronze plein de section circulaire (n° 4). Hallstatt final.
Un bracelet fermé en bronze plein de section circulaire ; jet de coulée laissé en partie brut (n° 5). Le tumulus de « Clair Bois » à Bressey-sur-Tille (Ratel, 1977) a livré une parure de même type (Chaume, 1999, fi g. 9, AI). La Tène ancienne.
Un bracelet fermé en bronze plein de section circulaire ; une protubérance marque l’emplacement du jet de coulée (n° 6). La Tène ancienne (Chaume, 1999, p. 518, fi g. 12, A1-2).
Un bracelet ouvert ovale en bronze plein de section circulaire (n° 7). Hallstatt moyen-final.
Un anneau de jambe fermé très usé et fragmenté en bronze creux ; décor de fines stries transversales effacées (n° 8). Hallstatt final.
Un anneau (de jambe ?) fermé en bronze plein de section ronde ployé volontairement en « hélice » (n° 9). Cet objet est trop commun pour pouvoir faire l’objet d’une attribution chronologique, mais sa déformation pose question.
Deux anneaux lisses de jambe en bronze plein de section circulaire (nos 10, 11). Hallstatt final.
Un anneau en fer (n° 12). Cet objet est trop commun pour pouvoir faire l’objet d’une attribution chronologique.
Trois anneaux en bronze (nos 13, 14, 15). Ces objets sont eux aussi trop communs pour pouvoir faire l’objet d’une attribution chronologique.
Un torque lisse fermé en bronze plein de section circulaire (n° 16). Hallstatt final.
Vingt bracelets filiformes en bronze plein (n° 17). Hallstatt final. Lieu de dépôt du mobilier : Musée Archéologique de Dijon. Le matériel attribué à ce tumulus relève donc dans sa majorité du Hallstatt moyen-fi nal et déborde légèrement sur le second Âge du Fer.
Lieu de dépôt du mobilier : Musée Archéologique de Dijon.Le matériel attribué à ce tumulus relève donc dans sa majorité du Hallstatt moyen-final et déborde légèrement sur le second Âge du Fer.
Référence électronique
Jean-Pierre Devaux, « L'environnement protohistorique du Mont Afrique : données inédites sur des fouilles de tumulus exécutées à la fin du XIXe s. et au début du XXe s. à Couchey (Côte-d’Or) », Revue archéologique de l'Est, Tome 56 | 2007, mis en ligne le 20 février 2009, consulté le 16 novembre 2015.
Auteur
Jean-Pierre Devaux, Archéologue amateur, 21 rue de la Combette, hameau de Domois, 21600 Fenay, © Tous droits réservés.
Lien vers les documents électronique originaux:
https://rae.revues.org/5236
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